Friday, January 9, 2009

Les élections. Pour quoi faire simple si l'on peut compliquer les choses?


Ma vie à l'ENA a commencé dans une ambiance plutôt cool et multi-culti que promettait une bonne entente entre camarades et un cadre de riches échanges. Ce fût le cas pendant quelques semaines, mais, « hélas, hélas, hélas », les élections de délégués sont arrivées.


Les hommes politiques (et ici ils font légion) savent bien que lorsqu'on veut compliquer les choses il faut appeler un juriste. Ça a été apparemment le cas des responsables de fixer le mode de scrutin et la procédure pour choisir 2 délégués sur un univers d'attention... 25 électeurs.


Dans n'importe quel pays civilisé y compris le Darbekistan et la Guinée Conakry l'administration sait bien que, faute d'un bon coup d'État et face à un univers électoral si petit, la modalité uninominal à majorité simple est la procédure la plus adéquate.


Mais, « hélas, hélas, hélas » il fallait choisir le système à la représentation proportionnelle avec têtes de liste et attribution de sièges selon le système du plus fort reste en fonction d'un quotient électoral.


WHAT?


Six disciples de Kelsen et quelques sciences-polibobos ont mis plus d'une demie heure pour arriver à comprendre la formule. Personnellement je n'ai pas encore compris et je n'essayerai pas.

Par contre, ce que j'ai bien vu, c'est à quel point cette formule ésotérique a bien eu des effets exotériques au sein du autrefois cool groupe.


Dans n'importe quel pays civilisé, y compris le Tadjikistan, l'on serait restés sur la formule du « plus fort gagne». Id est, celui qui lance le nain le plus loin ou qui mange la plus grosse quantité de pâte à la carbonara.

Voilà non. Au lieu de mettre l'accent sur le mot « fort », les brillantes cervelles sur-diplômées de la promo ont choisi de se focaliser sur le mot « tête ». Résultat... une méga grosse prise de tête qui dure encore jusqu'aujourd'hui.


Face au conflit potentiel, quelques voix bien intentionnées ont demandé une nomination consensuelle, mais encore « hélas, hélas, hélas », il était trop tard.

Je soupçonne qu'il y a eu plus d'un qui ayant bien compris la formule à la façon Tadjikistane depuis le début, s'est tout simplement cru plus fort que les autres. Il a fallu alors voter.


Historiquement, dans n'importe quel pays civilisé y compris la Rome ancienne et la Norkatie, on laissait quand même aux victimes la possibilité de se sauver, soit grâce au manque d'appétit des fauves ou l'état d'esprit de la foule. Ce ne fût pas le cas lors de la votation.

Depuis Gettysburg peu de jours ont vu autant de corps et des égos empilés. Et le mélange de sensibilités heurtées avec incertitude procédural a fait le reste. L'ambiance d'antan et devenue aussi festive qu'une direction de stages.


Un Autrichien célèbre pour ses prises de tête a dit que les controverses philosophiques (et pour quoi pas électorales) sont dues à une mécompréhension de la structure logique du langage. Je propose donc revenir aux fondamentaux et d'une fois pour toutes lancer le nain.

Y-a-t-il de candidats?


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